André Gide et Michel Puy : le rendez-vous manqué ?
Dans l’exceptionnelle floraison de revues littéraires nouvelles que connaît l’année 1909, la postérité aura retenu qu’André Gide et ses amis inaugurent alors la brillante carrière de La Nouvelle Revue française. C’est aussi cette année-là, qu’avec ses amis Roger Frène, Louis Pergaud, Charles Callet et Léon Deubel, Michel Puy publie le numéro 1 de L'Île sonnante.
« Monsieur,
Il faut bien reconnaître que votre article est I’un des plus intéressants qu’on ait écrit sur La Porte étroite. Combien de réflexions très perspicaces dont s’accompagne votre éloge m’intéressent plus que les qualifications dans les blâmes ou dans les louanges que les critiques ordinaires savent uniquement donner. Votre méditation est d’une appréciation excellente.
Je vous sais gré de votre cordiale attention et vous prie de croire à mes sentiments les meilleurs.
André Gide. »[1]
Cette lettre de remerciements est adressée à Michel Puy[2]. Poète, critique d’art, critique littéraire et essayiste, il a, dans le n°1 de L’Île sonnante, daté du 5 novembre 1909, sous le titre « Littérature et protestantisme », publié une étude critique après la sortie en librairie du roman d’André Gide, La Porte étroite.
Âgé de trente-et-un ans, Michel Puy s’est déjà fait un nom dans le monde des « petites revues »[3] où on peut lire ses poèmes à partir de 1898, mais aussi comme écrivain d’art ainsi que le qualifie Guillaume Apollinaire[4]. En 1907, Michel Puy est le premier, dans La Phalange, l’influente revue de Jean Royère, à envisager le groupe de peintres réuni autour de Matisse comme un mouvement pictural à part entière[5]. Découverts quand ils font scandale au salon d’Automne de 1905, ces peintres, qu’on appellera les Fauves, comptent dans leurs rangs Jean Puy, le frère aîné de Michel Puy.
Un écrivain, André Gide, dont la notoriété dépasse désormais le cercle des littérateurs d’avant-garde, remercie le critique d’une revue nouvelle qui a publié, à propos de son dernier ouvrage, un article dont il a apprécié la teneur. Quoi de plus ordinaire ? La brève lettre d’André Gide à Michel Puy ne devrait donc susciter aucune attention particulière.
Mais, dans « Littérature et protestantisme », que dit donc Michel Puy qui suscite l’intérêt voire la reconnaissance d’André Gide ?
« DOMINATEUR, ÂPRE À L’ARGENT, MENÉ PAR LE GOÛT DE L’INTRIGUE ET UN IMPITOYABLE ARRIVISME »
Sur six pages, Michel Puy déroule une démonstration en quatre temps : un portrait de « l’écrivain protestant », le cas André Gide, l’analyse de La Porte étroite, l’influence de la morale protestante sur la littérature française.
Dans la partie dévolue au caractère de « l’écrivain protestant », le ton pouvait surprendre. Le protestant, écrit Michel Puy, estime « qu’il a le devoir de dominer » et « il fait servir sa religion à lui donner de la puissance ». « Il est mené par le goût de l’intrigue et par un impitoyable arrivisme. » La duplicité est sa nature profonde : « Il flatte la manie égalitaire et démocratique des maîtres du jour et s’incline devant le pouvoir, mais vis-à-vis de ses inférieurs, il est autoritaire et discourtois. » « Il est âpre à l’argent et aux faveurs, avide de distinctions. » Il faut donc, conclut Michel Puy, « que tous s’unissent pour lui faire échec […]. Il a cette traîtrise, alors que catholiques et juifs, dans la vie pratique, font abstraction de leurs religions, de ne jamais oublier la sienne. »
Dans une seconde partie, Michel Puy dépeint avec finesse et empathie la dualité de Gide qui « a mis le plus d’ardeur » à « se détacher des leçons de ses maîtres, pour suivre l’enseignement plus vrai qui dérive de notre existence physique et de l’exercice de nos facultés ». « Nos désirs, commente Michel Puy, nous conseillent souvent mieux que les morales. » Mais, poursuit Michel Puy, délaissant « passions et sensualités », « jeu et mouvement de l’intelligence, goût de l’art, ironie », Gide constate que « les contraintes nous créent aussi un bonheur », celui de « l’énergie de faire triompher sur l’instinct l’austère devoir et la volonté de sacrifice ». Ce qu’incarnent les héros de La Porte étroite.
« On voit, dit Michel Puy, ce qu’une telle attitude a d’inhumain et d’exceptionnel ». Mais, ajoute Michel Puy, revenant au caractère intrinsèquement hypocrite du protestant : « Dans la pratique, les protestants savent la limiter [cette attitude] aux choses de la chair pour l’éliminer avec désinvolture quand il s’agit de leurs intérêts. »
Michel Puy poursuit en s’interrogeant sur l’influence que le protestantisme a pu avoir sur les écrivains français depuis le XVIIe siècle, évoquant Pascal, Saint-Simon, Madame de La Fayette, Anatole France, Maurice Barrès, Paul Adam, Remy de Gourmont.
Il conclut, par un étonnant, mais nullement innocent retournement, où il glorifie le rôle du protestantisme qui « provoque le réveil des énergies, la concentration des caractères, en éloignant les hommes des chemins faciles et riants, pour les mener sur la route pénible et douloureuse du devoir et, tout enivrés de désir, de passions et de foi dans leur tâche, les entraîner vers la PORTE ÉTROITE ».
LE CADAVRE DANS LE PLACARD
Ce que la lettre d’André Gide, dont le ton pourrait faire croire qu’elle s‘échange entre deux étrangers, ne dit pas, c’est que chacun des deux sait fort bien à qui il a affaire. Et qu’un cadavre les sépare.
Depuis Les Cahiers d’André Walter en 1891, André Gide – aîné de neuf ans de Michel Puy – se construit une réputation qui va grandissante, même si c’est pour l’instant presque exclusivement dans le monde littéraire. S’ils n’ont pas établi de relations, Michel Puy n’est pas pour André Gide un parfait inconnu. Ils ont des fréquentations communes, publient parfois dans les mêmes revues, comme Le Mercure de France, La Phalange, Le Divan.
Quant à l’année 1909, elle est, pour André Gide, un moment particulier puisque le 1er février, a été diffusé le numéro 1 de La Nouvelle Revue française, dont il est l’inspirateur et l’animateur.
En fait, il s’agit d’un second numéro 1.
En 1908, tandis que Gide reste en arrière-plan tout en multipliant les échanges avec les uns et les autres, un groupe de ses amis, dont Jacques Copeau, André Ruyters et Jean Schlumberger, a sollicité Eugène Montfort qui, depuis 1903, écrit et publie, seul, sa revue Les Marges. Les amis de Gide lui proposent de créer ensemble une revue littéraire nouvelle.
Montfort apprécie Gide et ce dernier semble avoir de l’estime pour l’écrivain Monfort. Dix ans plus tôt, au moment de la parution de Sylvie ou les Émois passionnés[6] n’a-t-il pas écrit : « L’émotion qu’aucun souci de composition ne contrefait trouve pour se chanter les exclamations les plus justes. Il semble parfois qu’il y ait là comme le battement même de la vie.[7]» Depuis cette date, ils entretiennent une correspondance régulière.
Après des négociations préparatoires qui se déroulent de manière assez désordonnée, avec régulièrement des interférences de Gide qui ne simplifient pas les choses[8], Montfort et les amis de Gide composent enfin un sommaire, recueillent des textes émanant des deux côtés et remettent à l’imprimeur un numéro 1. Mais dès les épreuves de la nouvelle revue – dont Monfort a trouvé le titre et dont il aura l’élégance de ne jamais réclamer la propriété[9] – Gide, qui n’a donné aucun texte à ce numéro 1, fait connaître son vif mécontentement : la revue ne sera ni imprimée ni distribuée.
Le motif officiel de la colère de Gide a été abondamment raconté : un article de Marcel Boulenger semblant célébrer Gabriele d’Annunzio et un autre texte où Léon Bocquet chronique un article où aurait été maltraitée l’icône de la poésie moderne, Stéphane Mallarmé.
Ce récit, à charge contre Montfort, sera pendant des décennies repris et perpétué avec piété par les auteurs NRF-Gallimard et ce jusqu’à nos jours[10].
Or, cent ans plus tôt, le 27 janvier 1909, Gide lui-même, dans une lettre à son ami Francis Jammes, avait, très clairement, expliqué son rôle dans l’affaire : « Il se trouve que j’ai tué, au mois avant-dernier, La Nouvelle Revue française, parce que son 1er n° (qu’on t’aura sans doute envoyé) me déplaisait. Prétextant de l’indécence d’un article contre Mallarmé et du médiocre snobisme d’un article sur d’Annunzio […] le dit comité [de direction] s’est soulevé en masse et a débarqué Montfort.[11] »
UN AFFRONT QUI SUSCITE L’INDIGNATION
Pour Eugène Montfort, jusqu’alors élogieux pour l’œuvre de Gide, et pour ses amis, l’affront est insupportable. Il a été floué. C’est aussi l’interprétation de Michel Puy, qui apprécie la qualité et le ton des Marges, le libéralisme littéraire sans bornes de son fondateur, qu’il a côtoyé dans de nombreuses publications et avec qui il a de nombreux amis communs.
Dès son départ de La Nouvelle Revue française, Montfort ressuscite Les Marges, mais cette fois en y attachant une équipe rédactionnelle, dont plusieurs contributeurs de L’Île sonnante comme Guillaume Apollinaire, Guy Lavaud, Louis Mandin, Francis Carco, Roger Frène, Fernand Divoire et Michel Puy, qui tient, dès 1910, la rubrique beaux-arts.
Le sort fait à Monfort, Michel Puy l’interprète comme une marque évidente de la duplicité de Gide. Le reproche d’avoir voulu nuire à Mallarmé paraît d’autant plus absurde que Montfort respecte beaucoup le poète et que nombre de ses familiers le vénèrent. André Gide ne pouvait ignorer le libéralisme absolu en littérature d’Eugène Montfort. Le premier numéro 1 de La Nouvelle Revue française portait d’ailleurs, en deuxième de couverture, cette proclamation, de la main de Montfort, mais acceptée par tous les participants au projet : « Pour être exacte et complète, il est nécessaire qu’elle [la N.R.F.] accepte des divergences d’opinion quand il s’en produit. »
LA PORTE ÉTROITE OUVRE LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Quand Monfort multiplie propos et articles violents, en réaction à ce qu’il considère comme une insulte et une vilenie, Michel Puy attend son heure, sans prendre position dans ce qui pourrait paraître comme une querelle de personnes. L’occasion viendra, quelques mois plus tard, avec le premier numéro de sa revue, L’Île sonnante.
Ce n’est en rien un hasard si la publication en volume de La Porte étroite est le support, ou le prétexte, de l’article de Michel Puy. En effet, lorsque Gide et l’équipe de La Nouvelle Revue française décident, pour effacer la sortie, fin 1908, du numéro 1 de la revue de publier, au début de 1909 un second « premier » numéro, le morceau de choix ce sont quarante pages de Gide lui-même dont l’essentiel est la première partie de La Porte étroite[12]. Et ce, alors que Gide avait soigneusement pris garde de ne pas publier une seule ligne dans le numéro 1, dit “Monfort”[13].
LA SURPRENANTE AMABILITÉ DE GIDE
Dans ce contexte, la lettre de Gide peut étonner. Ce dernier, à la lecture de L’Île sonnante ne pouvait ignorer, même s’il est ingénieusement formulé, le message peu bienveillant qui lui était adressé.
Il ne fait pas de doute qu’André Gide comprend (et peut-être apprécie à sa juste valeur) le savoir-faire du critique qui lui démontre qu’on peut partir du portrait le plus noir de « l’écrivain protestant » pour aboutir, à propos du même, aux louanges les plus extrêmes. Et, ce sans faire l’économie d’une analyse fine et sensible de la psychologie complexe de l’auteur et de son ouvrage. Un exercice conduit avec habileté, talent et une apparente conviction. Quelle meilleure démonstration de la dualité voire de la duplicité ?
Comment, alors, comprendre la réponse et les mots fort aimables que Gide a pour Michel Puy ? Est-ce simplement le salut d’un connaisseur à l’artiste ? La volonté de manifester à un proche de Montfort que la querelle liée à la naissance de La Nouvelle Revue française n’a plus d’objet ? ? Ou d’attirer dans le giron de La Nouvelle Revue française, tout en l’enlevant à Monfort, une plume dont il découvre les qualités ?
Michel Puy qui, on peut le supposer, n’est pas dupe des flatteries adressées à son « éloge », à ses « réflexions très perspicaces » et à sa « cordiale attention », répond au courrier de Gide. Cette lettre n’a pas encore été retrouvée, mais on peut imaginer qu’elle interroge les amabilités de Gide. Celui-ci reprend alors la plume pour dire sa surprise d’avoir été si mal compris.
« Monsieur, écrit-il, si j’avais mis quelque réticence à mes remerciements, je m’en souviendrais. Or, je ne me rappelle pas du tout ce que j’ai pu vous écrire. Je me souviens seulement que votre article m’a intéressé et que je vous en ai su gré. Je vous en remercie encore. Croyez à mes sentiments bien cordiaux. André Gide.[14] »
Et Gide ne s’en tient pas là. Dans le numéro de janvier 1910 de La Nouvelle Revue française, il signe une note : « Saluons l'apparition d'une jeune revue, L'Île sonnante, qui nous donnera j'espère l'occasion de parler d'elle. Elle est de très agréable présentation ; nous y retrouvons avec plaisir les noms de Francis Carco, Louis Mandin, Roger Frêne, Michel Puy, et de quelques autres jeunes gens qui n'en sont plus à donner de simples espérances, mais déjà forcent notre attention.[15] »
À lire ces lignes, on peut imaginer que l’âme de La Nouvelle Revue française promet un examen objectif, délivré de toute préoccupation partisane, de ce que produira le groupe de L’Île sonnante, qui vient de publier son troisième numéro.
Quelles sont les suites de la promesse de Gide ? L’index de Claude Martin, consacré aux contenus de La Nouvelle Revue française entre 1908 et 1943[16] recense sept occurrences du nom de la revue entre 1910 et 1913, année de fin de sa publication. Or, que dit-on de L’Île sonnante dans La Nouvelle Revue française pendant ces quatre années ? À y voir de plus près, pas grand-chose et rien sur son apport littéraire.
UNE AFFAIRE QUI N’EST PAS CLASSÉE
Que s’est-il donc passé pour que ce que l’on pourrait considérer comme des tentatives de Gide d’attirer ou de neutraliser Michel Puy – et probablement certains de ses amis – soient soudain abandonnées ?
L’affaire de la première Nouvelle Revue française n’est, semble-t-il, pas soldée. Monfort continue, pendant plusieurs années, à malmener Gide dans Les Marges. Du côté du groupe de Gide, on ne fait pas non plus dans la dentelle. Dans une lettre à Gide, Francis Jammes s’en prend à un article de L’Île sonnante sur La Fontaine signé par Louis Pergaud, que Jammes désigne avec mépris comme « cet instituteur »[17]. Pour s’être vu attribuer le prix Goncourt[18], « cet instituteur » est aussi attaqué, dans La Nouvelle Revue française,[19] par un autre très proche de Gide, Henri Ghéon[20]. Gide se déchaîne dans sa correspondance avec ses amis, vitupérant notamment contre « la bande du M. » dont on ne sait plus s’il désigne ainsi Montfort, le Mercure de France ou les critiques dits « passéistes » qui continuent à faire précéder d’un « M. » le nom des écrivains qu’ils citent[21].
Appuyé à partir de 1911 sur un éditeur qui se révèle – Gaston Gallimard – et sur un secrétaire de rédaction de La Nouvelle Revue française efficace – Jacques Rivière –, bien installé désormais dans la vie littéraire depuis le succès de La Porte étroite qui lui épargne les éditions à compte d’auteur, libéré en partie du poids du silence par la rédaction de Corydon, premier pas dans la révélation de sa vie intime, Gide n’est-il pas, autour de 1910-1911, entré dans un moment de son existence où il se sent suffisamment fort de ses arrières pour tenter d’effacer ce qui ne lui convient pas du passé ?
Ce qui, peut-être, explique son comportement guerrier, ses attaques contre Remy de Gourmont, qui contribua, en 1898, à le faire découvrir en faisant de lui une figure du Livre des masques[22] ou contre Le Mercure de France, la première grande revue et le premier éditeur important à l’accueillir au début de sa carrière, et, naturellement, contre Montfort qui ne se résolvait décidemment pas à se taire. Michel Puy, une figure de ce passé honni, ne représente plus d’enjeu.
POUR LES AMIS DE MONTFORT, LA PROSCRIPTION OU L’OUBLI ?
En 1920, aux éditions de la Nouvelle Revue française, Michel Puy publie, dans la collection « Les peintres nouveaux » que dirige son ami Roger Allard, deux monographies, l’une sur Georges Rouault et l’autre sur son frère Jean Puy[23]. Mais, malgré une tentative de rapprochement de sa part, les portes de la revue lui resteront obstinément closes. Signée de Jacques Rivière, désormais directeur de la N.R.F., une lettre de 1921, dont l’argumentation de refus laisse songeur, en fait foi[24].
Une tradition de proscription des amis d’Eugène Montfort s’était-elle installée durablement au sein des éditions N.R.F.-Gallimard ? En tout cas, dans le Catalogue N.R.F.-Gallimard de 1990, les deux ouvrages de Michel Puy, publiés en 1920, restent ignorés. Dix ans plus tard, l’oubli a-t-il fait son œuvre et les auteurs frappés de disgrâce ont-ils été pardonnés ? Dans le Catalogue Gallimard d’octobre 2001, ces deux ouvrages ont, heureusement, retrouvé leur place.
[1] Lettre déposée par Michel Puy, en 1952, à la bibliothèque littéraire Jacques Doucet.
[2] Ce courrier n’est pas daté. Faisant suite à la publication, le 5 novembre 1909, de l’article de Michel Puy dans le numéro 1 de L’Île sonnante, on peut raisonnablement supposer qu’il est écrit au mois de novembre 1909.
[3] Comme les baptise alors Remy de Gourmont, cf. Les Petites Revues. Essai de bibliographie. Paris, Librairie du Mercure de France, 1900.
[4] Guillaume Apollinaire, L’Intransigeant, 14 février 1911.
[5] Cet article (« Les Fauves », La Phalange, 15 novembre 1907) est aujourd’hui encore une référence fondatrice pour la plupart des historiens et analystes du Fauvisme.
[6] Eugène Montfort, Sylvie ou les Émois passionnés, Paris, Mercure de France, 1898.
[7] Maurice Leblond, Les Marges, hors-série : Eugène Montfort (1877-1936), Paris, Albert Messein – Le Divan, 1937.
[8] Cf. Auguste Anglès, André Gide et le Premier Groupe de la Nouvelle Revue Française, tome 1, La formation du groupe et les années d’apprentissage (1890-1910), Prologue, ch. 5 « Le faux départ », 1978.
[9] Cf. Lina Morino, La Nouvelle Revue Française dans l’histoire des lettres, Paris, NRF Gallimard, 1939.
[10] C’est encore le cas quand François Nourissier qui vient, à 73 ans, de rejoindre les éditions Gallimard sait instantanément désigner le coupable : « le Philistin, Eugène Montfort » (cf. François Nourissier, Un siècle NRF, album de La Pléiade, Gallimard, Paris 2000) ou quand l’historiographe des éditions Gallimard corrobore encore la thèse officielle (cf. Alban Cerisier, Une histoire de La NRF, Paris, Gallimard, 2009).
[11] André Gide à Francis Jammes, 27 janvier 1909, Francis Jammes et André Gide, Correspondance. 1893-1938, NRF Gallimard, Paris 1948.
[12] Dans ce second numéro 1 de la Nouvelle Revue Française, en « note » et sous le titre « Contre Mallarmé », André Gide ne craint pas de revenir sur la querelle liée au premier numéro 1 en attaquant l’article de Léon Bocquet, article que nul n’est censé avoir lu puisque le numéro n’a pas été diffusé.
[13] Cf. Auguste Anglès, op. cit.
[14] Non datée comme la première et également déposée par Michel Puy à la bibliothèque Jacques Doucet, cette lettre est probablement écrite fin novembre ou tout début décembre 1909.
[15] La Nouvelle Revue Française, 1er janvier 1910, n°12.
[16] Claude Martin, Table et Index de la Nouvelle Revue Française de 1908 à 1943, Paris, Gallimard, Les Cahiers de la NRF, 2009.
[17] Francis Jammes à André Gide, 7 mars 1911, Francis Jammes et André Gide, Correspondance. 1893-1938, op. cit.
[18] Pour De Goupil à Margot, Mercure de France, Paris 1910.
[19] La Nouvelle Revue Française, 1er janvier 1911.
[21] « Je déteste fort les gens du M[ercure]. », cf. André Gide, Jean Schlumberger, Correspondance (1901-1950), Gallimard, Paris 1993.
[22] Éditions Le Mercure de France, 1896-1898.
[23] Michel Puy, Georges Rouault, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1920 ; Michel Puy, Jean Puy, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1920.
[24] Lettre de Jacques Rivière à Michel Puy, 18 mars 1921, Inédit, Les Archives Michel Puy.