Dans les archives italiennes : Gide et la lutte

Paola Fossa

Paola Fossa a retranscrit et traduit pour nous le petit texte accompagnant la vidéo du Ciné-journal du 4 mai 1950 de l’Istituto LUCE, dans lequel Gide apparait.

Le ciné-journal montre un championnat de lutte dans le théâtre grec de Taormine, en Sicile. Gide est dans le public, et le journaliste remarque sa présence à deux reprises :

Taormina. In questo teatro gli eroi delle tragedie greche lottavano contro il fato, atletica pesante anche quella. Ma quest’oggi si fa dell’atletica pesante in un senso più letterale. Il trofeo di lotta libera per cui vediamo ora incontrarsi Umbria e Liguria si intitola a un grande campione della pedana, Nizzola. / Prese di testa, ma chi veramente perde la testa è il pubblico. Madre natura deve averci fabbricati solidi se abbiamo potuto inventare questo sport. / Più giovane del giovanile pubblico, André Gide, a cui non pesano né gli ottantun’anni né la gloria di scrittore. /Immobili come se meditassero finché uno degli avversari ha toccato le spalle. L’arbitro alza il braccio del vincitore, Fornari di Genova. / Altro combattimento, Campania contro Calabria. Imitando le loro province schierate sull’orlo del mare i combattenti prediligono l’orlo della pedana. Chissà se leggeremo nel celebra diario di Gide il resoconto di questa giornata. Maestro di stile, egli definirà lo stile di questi sollevatori di pesi, e come Dorata Romano sollevi gli ottantacinque. Ma più forse lo incanterà questo crepuscolo sul teatro. 

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Championnat de lutte à Taormina

Taormine. En ce théâtre les héros des tragédies grecques se battaient contre le destin, une forme d’athlétisme tout de même. Mais aujourd’hui nous parlons d’athlétisme au sens littéral. Le trophée de lutte pour lequel nous voyons se battre l’Ombrie et la Ligurie est dédié à un grand champion du terrain de lutte, Nizzola. / Des prises de tête, mais c’est le public qui perd la tête. Mère Nature nous a faits bien solides pour avoir pu inventer ce sport. / Plus jeune que le jeune public, André Gide, qui n’est pas grevé de ses quatre-vingt-un ans ni de sa gloire d’écrivain. / Immobiles comme s’ils méditaient, jusqu’à ce que l’un des adversaires touche les épaules. / Un autre combat, Campanie contre Calabre. En imitant leurs villes déployées au bord de la mer, les combattants ont une préférence pour le bord du terrain. Qui sait si nous allons lire dans le célèbre Journal de Gide le compte-rendu de cette journée. Maître de style, il va décrire le style de ces haltérophiles, et comme Dorata Romano soulève les quatre-vingt-cinq (kilos). Mais il sera peut-être plus charmé par ce crépuscule sur le théâtre.