Sur “André Gide : un petit air de famille”

Jean-Pierre Prévost

Dans le cadre des Journées 2018 de l’École doctorale des Humanités à l’Université de Haute-Alsace, Jean-Pierre Prévost, metteur en scène et essayiste, est venu parler de son film André Gide, un petit air de famille (2007) et du beau-livre publié dans son prolongement : André Gide. Un album de famille (Paris, Gallimard et Fondation Catherine Gide, 2010). Nous reproduisons ici le texte de son intervention.

Tout avait commencé en 1996 lors du projet de tournage d’un Portrait d’André Gide que j’avais eu la chance de pouvoir réaliser pour France 3, dans la série de Bernard Rapp : Un siècle d’écrivains.

Pour cette série de 260 portraits d’écrivains du XXe siècle — initiative admirable à l’époque, difficilement concevable aujourd’hui —, la 3e chaîne publique avait lancé un vaste appel d’offres tant auprès de documentaristes que de sociétés de production françaises.

J’avais proposé de réaliser un portrait de Gide, et ceci en collaboration — pour l’écriture du scénario —avec mon ami Jean-Denis Bredin, de l’Académie française qui, comme moi, avait une immense admiration pour l’œuvre du contemporain capital. La proposition fut acceptée, et c’est à ce moment-là que j’ai rencontré Catherine Gide pour la première fois. 

Peu de personnes connaissaient alors son existence, en dehors des intimes et du cercle des gidiens – c’est-à-dire essentiellement l’Association des Amis d’André Gide présidée comme on sait d’abord par André Malraux, puis par Claude Martin, et aujourd’hui par Pierre Masson. Catherine avait jusqu’alors peu parlé publiquement de son père, des circonstances romanesques de sa naissance,et de sa vie auprès de l’écrivain. 

Je me souviens de cette première rencontre : c’était à Cabris, près de Grasse, dans une belle maison avec terrasse située chemin des Audides, un peu à l’écart du village, et qui bénéficiait d’une vue magnifique sur toute la région, jusqu’à la Méditerranée. Catherine, contactée par l’intermédiaire des Éditions Gallimard, avait bien voulu accepter le principe de sa participation au film. 

J’avais donc débarqué un matin à Cabris, accompagné d’une petite équipe technique : assistant, opérateur de prise de vues, ingénieur du son. J’étais un peu anxieux car j’étais conscient d’être loin de connaître à l’époque l’intégralité de l’œuvre de Gide — encore moins de sa vie —, bien que la lecture des Nourritures terrestres, des Caves du Vatican ou de Si le grain ne meurt aient fortement imprégné ma jeunesse. Avec le souvenir inaltérable de l’écoute de l’enregistrement du Livre V des Nourritures par Gérard Philipe, ce disque Festival que j’avais sollicité auprès de mes parents comme cadeau pour ma réussite au baccalauréat, ou de la Leçon de piano d’André Gide avec la jeune Annick Morice, et encore de la fameuse histoire de la bille.

J’avais, je me souviens, préparé soigneusement l’interview avec une liste de questions écrites sur un bout de papier, mais je craignais que mon ignorance soit nettement plus visible que ma connaissance de l’écrivain.

La première chose qui m’a d’emblée frappé c’est la ressemblance inouïe de Catherine avec son père : même forme de visage, même façon de parler, mêmes mots. C’était presque gênant de se trouver face à elle tellement cette ressemblance était troublante. 

Je crois pouvoir dire qu’un courant de sympathie s’établit rapidement entre nous, ainsi qu’avec Peter Schnyder qu’elle me présenta comme un excellent professeur et ami suisse qui travaillait sur Gide. 

J’étais aussi très impressionné par cette maison historique de Cabris, dans laquelle non seulement Gide avait vécu, mais aussi Maria Van Rysselberghe, sa fille Élisabeth, son gendre Pierre Herbart. Les pièces étaient pleines de souvenirs prestigieux, de tableaux, de livres. Chaque objet avait une histoire, et jusqu’aux magnifiques petites cuillers à dessert dessinées par Théo Van Rysselberghe. 

Mais ce qui m’impressionna je crois le plus, ce fut la chaleur de l’accueil de Catherine et de Peter. Il y a, dans la vie, des rencontres essentielles, à vrai dire peu nombreuses, de personnes auprès desquelles on se sent d’emblée en confiance, en proximité, j’allais dire en osmose, et dont on se dit qu’elles vont changer le cours de votre existence. Catherine et Peter furent de celles-là, je le dis avec la plus grande sincérité.

Après une première séance d’enregistrement le matin, Catherine nous proposa très simplement de partager le déjeuner avec elle et Peter. J’étais un peu gêné, nous étions quatre intrus. Ce fut le premier déjeuner pris ensemble sur la terrasse de la maison. Il y en aurait tant d’autres magnifiques …

Puis, j’ai monté le film, qui, en dehors de l’intervention centrale de Catherine, comportait des séquences d’archives : fragments du film Avec André Gide de Marc Allégret, extraits d’interviews anciennes de Pierre Herbart et d’une très importante et émouvante interview retrouvée de Marc Allégret qui racontait combien l’éducation que lui avait donnée Gide avait été déterminante dans sa vie d’homme. 

Il y avait également des interventions de Danièle Rosch-Allégret, la fille de Marc Allégret, de Bernard Houssiaux, son biographe, ou encore de Michel Drouin, petit-fils de Marcel Drouin, qui était comme on sait le beau-frère de Gide et l’un des co-fondateurs de La Nouvelle Revue française.

Catherine suivit le montage avec beaucoup d’attention, en me priant de rectifier certaines informations qui lui paraissaient inappropriées. Car il faut dire que tout en s’affirmant humblement mal placée pour juger de l’œuvre ou de la vie de son père, elle en avait évidemment la meilleure connaissance qui soit et elle veillait avec soin à l’image qu’on transmettait du Bypeed, surnom de Gide que ses proches avaient coutume de lui donner.

Le film a connu une diffusion importante, puisqu’il fut l’un des dix portraits de la série « Un siècle d’écrivains » choisis par la FNAC pour une distribution dans ses lieux de vente.

Quelques mois plus tard, Catherine m’appela un jour à Paris pour me demander quel était mon emploi du temps dans les semaines à venir, et pour me proposer de m’envoyer par la poste le gros trousseau de clefs de Cabris pour que j’aille passer un mois dans la maison avec femme et enfant, et pour photographier tout ce qui pouvait l’être. Elle envisageait alors de vendre la propriété et souhaitait garder une trace de l’agencement de chaque pièce, de la place de chaque objet, de chaque souvenir. Mais également des arbres du parc, de la véranda et de sa vigne, des figuiers, de la minuscule piscine… 

C’est ce que nous avons fait, et des centaines de photos sont encore là pour en témoigner. J’étais extrêmement flatté par cette marque de confiance, d’autant que la maison de Cabris contenait des trésors inestimables : les tableaux de Théo Van Rysselberghe, de Simon Bussy, l’immense bibliothèque de Gide avec tous ses dictionnaires, ses ouvrages dédicacés, ses éditions originales, et même ses partitions de Chopin, de Bach, de Schubert … qui avaient ceci d’émouvant qu’elles avaient gardé sur leurs pages la trace de ses doigts qui les avait si souvent feuilletées pour les étudier.

Quelque temps plus tard, alors qu’il avait épousé Catherine, Peter Schnyder me demanda un jour si j’accepterais de réaliser un nouveau film plus précis, plus personnel, cette fois sur la vie de celle-ci.
Ce film serait destiné à la famille, aux enfants et aux proches de Catherine exclusivement. C’était à la fois un bel hommage qui lui serait rendu, et pour moi un nouveau et magnifique témoignage de confiance.
Peter m’expliqua qu’il y avait  deux contraintes à ce projet : la première, c’était que Catherine ne parlait que rarement spontanément de sa vie, que lorsqu’elle avait le désir de parler il fallait saisir l’occasion au vol, où qu’elle soit ou qu’ils soient, à Paris, à Cabris, en Suisse ou ailleurs.
Il me proposa donc de me contacter par téléphone du jour pour le lendemain, quand il jugerait les circonstances opportunes, pour que je puisse me déplacer sur le lieu de leur résidence, à charge pour moi d’organiser le voyage pour m’y rendre, en compagnie d’une petite équipe technique : un opérateur et un preneur de son, un matériel de prises de vues léger, un stock important de pellicules, et quelques projecteurs portables pour éclairer le site de conversation choisi, si besoin était. L’idée étant d’emmagasiner un nombre important d’heures d’enregistrement pour le montage ultérieur.
Le tournage, à chaque occasion, pouvait durer une heure, cinq heures ou trois jours. Puis pouvaient s’écouler quelques semaines ou quelques mois avant la séance suivante.
La seconde contrainte, c’était que cette aventure pouvait durer un an, deux ans, voire plus avant d’envisager le montage du film.
Nous avions convenu, Peter et moi, d’un certain nombre de points qu’il fallait aborder, une sorte de grille de questions que nous étions fermement décidés à poser à Catherine, voire à répéter à plusieurs moments de l’interview, sachant que le mécanisme de la mémoire varie d’un moment à l’autre, entre la mémoire immédiate, spontanée, et une autre mémoire plus profonde, plus enfouie, qu’un détail peut faire surgir, et qui permet d’éclairer des pans de vie oubliés.
Je me souviens d’ailleurs que lors de ces interviews, Peter, toujours présent près de la caméra, intervenait discrètement off pour rappeler à Catherine certains points qu’elle avait passés sous silence. Il était évidemment le mieux placé pour le faire.

ARTICULATION
Les différents chapitres que nous avions retenus étaient les suivants :

Chapitre 1 : la famille, les proches

– la naissance secrète et clandestine de Catherine en 1923, à Annecy. Enfant née hors mariage d’un père aussi célèbre que Gide l’était à l’époque, il fallait évidemment la protéger des attaques malveillantes toujours possibles d’un certain nombre de détracteurs de l’écrivain. Et seuls quelques intimes de ce dernier, dont Roger Martin du Gard et Jean Schlumberger avaient été informés.

– les souvenirs de l’enfance, en particulier à la Bastide-Franco, dans le Var, près de Brignoles. On sait que Catherine passa ses premières années dans cette ferme qu’Émile Mayrisch, ami de la famille, avait offerte à Élisabeth, et dont elle assurait le bon fonctionnement. Mais aussi à Saint-Clair, commune du Lavandou, où son grand-père Théo Van Rysselberghe (mort en 1926) s’était installé, un lieu paradisiaque où elle résidait avec sa mère et sa grand-mère

– les quelques souvenirs éventuels de Théo. Son rejet de l’enfant Catherine. Il ne supportait pas l’idée que Gide ait pu faire un enfant à sa fille Élisabeth.

– les circonstances de la révélation à Catherine de la paternité d’André Gide, alors qu’elle avait treize ans, par une bévue du peintre et ami Simon Bussy, à Roquebrune-Cap Martin.

– les rapports avec son père, avant et après la révélation. Le passage douloureux de Gide considéré par elle comme un proche de la famille, une sorte de gangster sympathique, dira-t-elle plus tard, à celui de père qui n’a rien dit. Un choc inouï et très perturbant pour l’adolescente.

– les rapports avec sa mère Élisabeth Van Rysselberghe et avec son beau-père Pierre Herbart, celui-ci ayant épousé Élisabeth en 1931.

– les rapports avec sa grand-mère Maria Van Rysselberghe, et la proximité affectueuse entre les deux femmes.

– l’adolescence et les années de pension dans une institution privée à Bex en Suisse. La rencontre et l’amitié avec Indira Nehru, future Indira Gandhi.

– les activités théâtrales, Catherine ayant songé un moment à une carrière de comédienne (en particulier à Nice).

Chapitre 2 : Catherine adulte

– les mariages : avec Jean Lambert et avec Pierre Desvignes.

– les quatre enfants de Catherine : 3 filles (Isabelle, Dominique, Sophie) et un fils Nicolas.

– les souvenirs que les enfants de Catherine gardaient de leur grand-père André, de leur grand-mère Élisabeth, de leur arrière-grand-mère Maria, et de Catherine elle-même pendant toutes ces années.

Chapitre 3 : les amis 

– les souvenirs des rencontres avec les personnalités que Catherine avait côtoyées du vivant de Gide : de Bernard Groethuysen à Paul Claudel, à Jean Schlumberger, à Martin du Gard, à André Malraux …tant d’autres …

– les amis personnels de Catherine.

Chapitre 4 : les lieux

– les lieux qu’elle avait fréquentés tout au long de sa vie en France, en Suisse, en Italie.

– les voyages qu’elle avait effectués en compagnie de Gide … et après sa mort.

Chapitre 5 : Vivre avec Gide

– les souvenirs de la vie en commun, et en particulier au Vaneau.

– les anecdotes pour compléter un portrait de Gide au quotidien, son charisme, l’étrangeté de son comportement parfois.

– la mort de Gide. « Un mourant épatant » nous dira-t-elle. La querelle entre les proches, les uns souhaitant un enterrement religieux, d’autres un enterrement civil.

– l’héritage de Gide et sa gestion. Les responsabilités importantes que cette gestion implique, quant aux nombreuses demandes de publication, de rééditions, d’adaptations …

Toutes ces questions, alternativement posées par Peter Schnyder, par le journaliste Jean-Claude Perrier– ami de la famille–, et par moi-même, constituaient un vaste programme. 
Catherine se plia à nos « interrogatoires » avec bonne grâce, esquivant quelquefois avec humour, et par une pirouette, les points qu’elle ne souhaitait pas aborder, laissant à Peter le soin de préciser les dates de tel ou tel événement, car elle disait tout mélanger. 
Catherine adorait manier l’ellipse dans la conversation, sautant brillamment d’un thème à l’autre sans transition, attitude très gidienne, ce qui obligeait parfois l’interlocuteur à une attention soutenue pour suivre son discours. C’est devenu entre nous un sujet d’amusement, un jeu intellectuel qui nous enchantait.

LE MONTAGE DU FILM

Je ne sais plus exactement aujourd’hui combien de temps dura le tournage dans son ensemble. Mais un beau jour, nous avons décidé d’un commun accord que nous pouvions passer à l’étape suivante. Nous avions des kilomètres de « rushes » que nous avons classés par lieux, par thèmes, par époques, pour aboutir à un premier montage, un « ours » comme on dit dans le métier, d’une durée d’environ deux heures.
Ce fut un travail passionnant, mais un peu complexe. On ne pouvait bien sûr pas tout garder, c’est la base du principe habituel d’un montage. 

Comment choisir ? Selon quels critères ? Quels temps forts privilégier ? Comment construire le film pour que le récit soit harmonieux pour le futur spectateur, sans recourir systématiquement à la chronologie des faits, ce qui est souvent ennuyeux ? Comment se ménager des rebondissements, en faisant alterner les faits d’importance historique et les anecdotes ? Et comment sous-entendre un discours en ne gardant que l’essentiel, ou ce qu’on croit l’être. 

C’est un travail de patience qui demande à procéder par éliminations successives des scories, des répétitions, au fur et à mesure des relectures successives du montage. Mais un travail délicat aussi, le danger consistant, au bout d’un certain temps, à vouloir trop élaguer, à éliminer certains détails qui ne sont pas indispensables mais qui font cependant la saveur du récit, à couper certains petits mots en fin de phrase qui donnent un style à la narration. Finalement, un travail assez proche, je crois, de celui de l’écrivain relisant son manuscrit. 

Par bonheur, si j’ose dire, le réalisateur dispose d’un outil puissant pour donner du rythme à son écriture : celui de l’illustration. 

Je voudrais donc dire un mot de l’importance des documents d’illustration dans le montage, et de l’utilisation des archives filmées d’époque, lorsqu’elles existent. La recherche des documents est un travail délégué généralement à une documentaliste chargée de les répertorier dans les fonds publics et privés, après projection des « rushes ». Même démarche en ce qui concerne les photos. 

Dans le cas de la famille Gide, nous avons eu la chance de disposer d’un nombre assez conséquent d’archives filmées, et d’un nombre considérable de photos, toutes époques confondues. Gide lui-même aimait être photographié, il a rencontré d’illustres photographes. Mais il a eu aussi des amis et de nombreux proches qui ont réalisé de passionnants clichés, je pense à Roger Martin du Gard, par exemple. Je pense aussi à Catherine qui était une excellente photographe.

L’état des photos retrouvées est variable selon leur conservation, surtout les photos d’amateur issues d’albums familiaux, souvent de petit format, le but du photographe étant de fixer un instant privilégié, sans forcément se soucier de la position du soleil, des zones d’ombres sur les visages, ou des cadrages. Sans compter que la notion d’esthétique du cadrage évolue au cours du temps, passant, sans qu’on puisse en faire une généralité, souvent des plans larges d’autrefois à des portraits plus serrés permis par l’amélioration de la qualité des objectifs.

Les récents développements des techniques de restauration des clichés anciens, le formidable outil qu’est Photoshop permet de faire des miracles ; je dirai même– sans exagérer– qu'il permet de donner à des photos devenues pâlichonnes, un contraste et un éclat qu’elles n’ont peut-être jamais eues. Cela permet non seulement de gommer les outrages que le temps leur ont fait subir, mais aussi d’effacer des ombres malvenues, de reconstituer des parties détériorées, de recadrer, etc …

Évidemment, le degré de restauration est un choix, certains pouvant préférer garder les traces du temps ou des manipulations successives des photos, pour leur conserver leur authenticité de documents. D’autres préférant donner aux clichés le maximum d’éclat, une nouvelle jeunesse. Il y a un équilibre à trouver, au cas par cas. 

Pour conclure ce chapitre, je crois pouvoir dire que la restauration moderne a eu le mérite d’inciter un grand nombre de collectionneurs à nous confier des clichés qui dormaient dans des greniers ou dans des cartons d’archives. Et cela a considérablement élargi notre connaissance de beaucoup d’illustres personnages, qu’on croyait oubliés.

Je plains d’ailleurs les archéologues du futur : le support numérique des photos actuelles (comme celui des films d’ailleurs) étant nettement moins fiable que les bonnes vieilles pellicules Kodak qui ont malgré tout résisté au temps. Et on sait que les photographes, tout comme les cinéastes d’aujourd’hui ont commencé à transférer leurs œuvres régulièrement d’un support à un autre en espérant qu’il en subsiste une trace lisible dans trente ans. 

Pour revenir au film Un petit air de famille : Avec Catherine et Peter, vint enfin, à l’issue de diverses projections, l’heure du choix des séquences à garder définitivement, à ajuster ou à éliminer. Nous n’étions pas toujours d’accord sur ce choix. Catherine jugeait parfois certains propos trop personnels ou trop intimes, et bien sûr nous avons respecté ses choix. Pour aboutir, au final, à un film d’environ 50 minutes.

Et puis, le temps passant, nous nous sommes aperçus que le film, par les informations historiques qu’il contenait, méritait d’être connu au-delà du cercle familial, et qu’il serait intéressant de l’inclure comme supplément, ou comme « bonus » comme on dit aujourd’hui, au livre « Un album de famille » réalisé pour les Éditions Gallimard à partir des photos d’archives de la Fondation Catherine Gide.

Le film « souvenir » envisagé à l’époque par Peter Schnyder était devenu, en quelques années, et à notre insu, un témoignage pour l’Histoire.

Jean-Pierre Prévost, Paris, 31 mai 2018.

Références 

Catherine Gide, Entretiens (2002-2003). Avec Jean-Pierre Prévost, Jean-Claude Perrier, Dominique Iseli et Jérôme Chenus, suivi d'un entretien avec Isabelle Bowden et de lettres inédites relatives à ma naissance. Paris, Gallimard, « Les Cahiers de la NRF », 2009, 160 p. + 2 hors texte, 1 ill. 

Jean-Denis Bredin et Jean-Pierre Prévost, André Gide. Documentaire, France 3, série « Un siècle d'écrivains », dir. par Bernard RAPP), 1996, 50'.

Jean-Pierre Prévost, André Gide. Un album de famille, Paris, Gallimard / Fondation Catherine Gide. Contient le DVD du film de l'auteur : André Gide, un petit air de famille, 2010, 184 p., 319 ill.