Gallimard, Gaston, Lettre, 1940

Type de document
Lettre
Cote
II(2)-058/R
Description

Lettre à André Gide, domicilié 40, rue Verdi, à Nice, du 23 janvier 1940, sur papier à en-tête « Librairie Gallimard, Éditions de la Nouvelle Revue française, 5, rue Sébastien-Bottin, Paris VIIe arr. », envoyée de Mirande par Sartilly, Manche, 3 feuillets dactylographiés avec signature autographe.

Détails

Auteur(s)
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Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Cette lettre, aussi longue que la précédente, s’articule essentiellement autour de la publication du Journal, dans la collection de la Pléiade. Quelques souhaits de publication partielle venus de Suisse, en langue allemande, ou d’Amérique du Sud, en langue espagnole, suscitent l’opposition de Gide, qui répugne à une publication en mode sélectif. Au Japon, par contre, une publication a été réalisée passant outre ces réserves et Gallimard, qui n’avait approuvé qu’un droit d’option, a protesté, via la Société des Gens de Lettres, dont un correspondant est en poste à Tokio, et via l’attaché commercial de France dans la capitale japonaise, contre cette manière de faire. Si l’éditeur comprend l’inquiétude de l’écrivain, à propos de la diffusion de cette édition, dans la célèbre collection, il ajoute : « Mais ne croyez pas que nous n’en soyons nous-même très préoccupés ». Le courrier de Gallimard est précieux pour les informations techniques et les difficultés qu’il livre. Nous devinons toute l’agitation qu’une période d’immédiat avant-guerre suscite notamment dans les milieux culturels. La Pléiade, par exemple, subit de plein fouet lesdites difficultés, d’une part par le renchérissement du papier et des peaux et de l’or servant à la reliure, d’autre part par l’absence de relieurs spécialisés sur le territoire français. En outre, comme lors du précédent conflit, Gallimard rappelle que l’administration, en matière de distribution du papier importé, privilégie les papetiers aux éditeurs. En tout cas il ne reste pas les bras ballant et il a saisi du dossier des hommes comme Giraudoux, commissaire à l’Information, Julien Cain, administrateur de la Bibliothèque Nationale et Paul Reynaud, chef du Gouvernement. Il évoque enfin les difficultés d’administration de sa propre entreprise en raison de l’éclatement des services et rassure Gide qu’en tout état de cause il serait le premier à être servi, bien des titres de la Pléiade étant momentanément épuisés du fait des pénuries susdites dès la reprise, même partielle, des affaires. On en conclut que le premier tirage du Journal a été épuisé.

Crédits

Fondation Catherine Gide

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